30 Septembre 2025

Pause-café ou rituel social ? Quand un simple break devient un révélateur culturel

Communication Interculturelle

À l’occasion de la Journée internationale du café, le 1er octobre, découvrons comment la pause-café ou thé varie selon les cultures : simple pause, moment d’échanges ou rituel collectif.

Pause-café ou rituel social ? Quand un simple break devient un révélateur culturel

La pause comme outil de lien social

Dans certaines cultures, la pause-café est bien plus qu’un simple moment de repos : elle est au cœur de la vie relationnelle au travail.
 

  • En France ou en Italie, s’éclipser quelques minutes pour partager un café avec ses collègues fait partie intégrante de la journée. C’est souvent le lieu privilégié des échanges informels, où l’on apprend ce que l’agenda officiel ne dit pas.
     
  • En Suède, la fameuse fika n’est pas une option : c’est un rituel quotidien où l’équipe se retrouve pour discuter de tout… sauf du travail. Ne pas y participer peut être perçu comme un manque de volonté de s’intégrer.
     
  • En Argentine, le maté partagé joue un rôle similaire : au-delà de la boisson, c’est un geste d’inclusion et de confiance.

Dans certaines cultures, comme la France, l’Italie ou l’Argentine, les relations de travail se construisent en grande partie à travers les échanges informels : la confiance et la cohésion d’équipe se développent lors de moments partagés, parfois tout aussi déterminants que les réunions formelles. Dans d’autres contextes, comme la Suède, ces moments informels existent (fika) mais s’inscrivent dans une culture où l’efficacité et l’orientation tâche restent centrales. La pause sert donc autant à la socialisation qu’au maintien d’une dynamique de travail collaborative et égalitaire.

La pause comme simple moment fonctionnel

À l’inverse, dans d’autres environnements professionnels, la pause-café reste une pause, c’est-à-dire un moment strictement individuel ou fonctionnel.

  • Aux États-Unis, la culture orientée vers la performance fait que chacun prend sa tasse rapidement, souvent sans quitter son bureau.
     
  • Au Japon, s’arrêter pour discuter autour d’un café peut être vu comme une perte de temps ; les échanges informels ont lieu à d’autres moments, plus codifiés.
     
  • En Allemagne, les pauses sont planifiées et courtes, inscrites dans une logique d’efficacité et de respect des horaires.

Dans certains pays comme les États-Unis ou l’Allemagne, la culture est fortement orientée vers la tâche : l’efficacité prime et les échanges informels au travail sont considérés comme secondaires. Le Japon, en revanche, est davantage orienté vers la personne, mais les relations se construisent dans des contextes plus formels ou codifiés (repas d’équipe, sorties collectives) plutôt qu’autour d’une pause-café.

La pause comme rituel collectif structuré

Dans d’autres contextes encore, la pause-café ou thé est un rituel social structuré qui obéit à des règles implicites fortes.

  • En Chine, servir le thé est un acte de respect et d’hospitalité. Participer à ce moment implique de connaître certains codes (ne pas se servir soi-même, remercier d’un geste discret, etc.).
     
  • Au Maroc ou en Turquie, la pause thé est une marque d’accueil et un moment d’échange collectif ; refuser d’y participer peut être considéré comme un signe de distance vis-à-vis du groupe.
     
  • En Russie, la pause autour du samovar reste un moment important pour renforcer la cohésion de l’équipe.

Dans ces cultures, la pause-café ou thé est un rituel collectif codifié. Comprendre et respecter les codes implicites permet de s’intégrer correctement et d’éviter les faux pas, tout en reflétant le rapport à la hiérarchie et aux normes du groupe. Elle devient ainsi un vecteur d’hospitalité et d’inclusion.

Adapter ses pratiques pour mieux collaborer

Ces différences montrent qu’il n’existe pas une seule “bonne” manière d’aborder la pause-café. Pour les professionnels en expatriation ou travaillant avec des contacts d’une culture différente, il est crucial de :

  • Observer les pratiques locales et comprendre ce qu’elles signifient.
  • Adapter son comportement, par exemple participer à une fika en Suède ou accepter un thé au Maroc : c’est un signe d’ouverture et de respect.
  • Utiliser ces moments comme leviers de coopération : selon les cultures, c’est dans ces espaces informels que se construisent la confiance, la créativité ou les réseaux d’influence.

La pause-café ou thé n’est jamais “juste” une pause. C’est un miroir des valeurs profondes d’une culture : rapport au temps, à la relation, au collectif ou à l’efficacité. En saisir les subtilités, c’est enrichir sa compétence interculturelle et poser les bases d’une collaboration plus fluide et plus respectueuse.

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