02 Avril 2015

Travailler avec des Chinois : risque ou opportunité ?

Pays et régions

Travailler avec des contacts chinois est devenu quasi incontournable. Quels sont les dangers ? Comment gérer l'écart culturel et s'adapter à leur pragmatisme ?

Travailler avec des Chinois : risque ou opportunité ?

Il n’y a pas si longtemps, faire du commerce avec « l’Empire du Milieu » était une activité extraordinaire. Les « missionnaires » envoyés ou expatriés par les entreprises étaient courageux et admirés comme des pionniers. Aujourd’hui travailler avec la Chine est quasi incontournable tellement les Chinois sont nombreux et partout.

De plus en plus riches, de plus en plus innovants, de plus en plus mobiles, les touristes chinois sillonnent nos plus belles régions tandis que leurs compatriotes investisseurs intègrent le capital de nos grandes entreprises.

Le pays des châteaux et de l’art de vivre les attirent depuis longtemps ; ils croient aussi en nos idées ingénieuses pour assurer un développement durable de leur pays. Devant cet afflux massif de personnes et de capitaux, inutile de prendre peur ou de craindre pour l’avenir de notre pays.

Où est le risque ?

En réalité, le risque est maintenant derrière nous. Un véritable danger a pris sa place : celui de ne pas percevoir ce changement rapide et insonore comme une formidable opportunité. Bien sûr que le marché chinois reste une opportunité gigantesque pour nos entreprises mais il faut préparer demain. Le gouvernement de Xi Jinping cherche à libérer son pays d’une dépendance trop grande envers les technologies étrangères.

Le marché intérieur chinois

Enrichie par les milliers de transferts de technologie imposés aux importateurs depuis des décennies, la Chine est maintenant innovante dans les nombreux centres de recherche et développement créés dans ses grandes villes.

Comme les Chinois apprennent très vite et s’améliorent rapidement, il n’est pas l’heure de nous assoupir ni de nous reposer sur nos lauriers. Conscient de la fragilité qu’engendre la trop grande dépendance à l’égard des exportations, le gouvernement chinois travaille aussi à développer son propre marché intérieur.

Ce redressement évident de la Chine nous pousse à envisager la coopération autrement. En dehors de certains produits de luxe qui ont dû rester français, les grands exemples de réussite en Chine ont fait le pas vers la conception chinoise adaptée au marché chinois. Sans cet effort d’adaptation, on peut craindre un business difficile.

Les Chinois en France

L’opportunité de travailler avec les Chinois est aussi en France. A condition que son niveau d’insécurité ne retienne pas les Chinois chez eux, notre pays « ami » (depuis la reconnaissance de la République Populaire de Chine par le Général de Gaulle en 1964) est suffisamment magnifique pour les inciter à passer du bon temps chez nous. Certes, ils passent encore en coup de vent mais on peut s’attendre à ce qu’ils prennent plus de temps à profiter des lieux.

Un immense chantier s’ouvre à nous qui doit prendre en compte tous les maillons de la chaine logistique pour nous assurer que de l'aéroport de Roissy CDG aux Champs Élysées, en passant par les Galeries Lafayette, tous les acteurs qui « accueillent » les touristes chinois répondent à leurs attentes légitimes, leur donnent envie de revenir et les incitent à parler en bien de leur séjour quand ils rentrent chez eux. L’apprentissage du chinois mandarin va devenir incontournable dans les écoles de tourisme. Si l’anglais est de plus en plus familier pour un Chinois, c’est dans sa langue de caractères que les liens se tissent et qu'il dévoile sa personnalité.

Le grand écart

Enfin, quand il s’agit de travailler dans une équipe ou une Joint venture franco-chinoise, l’écart culturel entre nos deux pays nécessite de notre part la souplesse du grand écart. Focalisés sur les concepts idéaux, les plans et les objectifs, nous devons rester pragmatiques pour les rejoindre sur les seuls terrains qui leur importe : le présent et le business.

La rigueur de nos processus est sans cesse remise en cause par un questionnement insolite qui cherche à comprendre. Nos possibles enjeux personnels ou partiels sont dépassés par la passion du collectif qui rend tout supportable. Enfin, notre style de management plus cérébral se trouve ébranlé par une appréhension plus humaine et émotionnelle de la relation hiérarchique.

Les jeunes Chinois envient notre créativité mais ils nous trouvent aussi compliqués à vouloir en premier analyser les causes des problèmes avant de les résoudre. Sans percevoir ce grand écart culturel qui ne se fait pas du jour au lendemain, le Français qui travaille avec des Chinois peine à tout comprendre, peut vite perdre patience et risque l’échec. Au contraire, la pratique indispensable de cette gymnastique est un atout formidable pour gagner en souplesse et agilité dans toutes les relations de travail.

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