28 Avril 2016

Quiproquo au Japon !

Pays et régions

Pierre Fayard nous raconte une anecdote symptomatique des incompréhensions possibles entre Français et Japonais et nous livre un éclairage interculturel intéressant.

Quiproquo au Japon !

Un Français au Japon

Dans Le Réveil du Samouraï. Culture et stratégie japonaises dans la société de la connaissance, je rends compte d’une anecdote symptomatique à travers ce titre Lost in Shinjuku, du nom d’une station à la complexité toute japonaise où circulent quotidiennement des millions d’usagers.

J’organisais alors un séminaire entre experts français et japonais en gestion du savoir à l’Ambassade de France à Tokyo. Pour les besoins organisationnels, j’arrivais dans la capitale nippone quelques jours avant mes collègues français. L’un d’entre eux, qui y mettait les pieds pour la première fois, arriva un matin afin de pouvoir satisfaire son rêve de découverte de la ville. Je le retrouvais le soir dans notre hôtel, et m’enquérais de savoir si tout s’était bien passé pour lui dans ce pays des signes ?

Perdu dans le métro à Tokyo

"Aucun problème, j’ai tout compris, qu’il me répondit. Le métro de Tokyo n’a plus de secret pour moi à présent, j’en ai saisi la logique. D’ailleurs, qu’il continuait, dans une station qui a nom Shin…juku ce matin j’étais perdu à la sortie d’un escalier. J’ai déplié mon plan. À peine l’avais-je ouvert qu’un Japonais vint vers moi pour s’offrir, dans un mauvais anglais, de m’aider ? Il m’invita à me déplacer vers une zone moins encombrée. C’est incroyable tu sais, lui aussi il s’intéresse à la gestion du savoir car nous avons échangé des cartes de visite et nous allons peut être nous revoir. Une fois qu’il a compris ce que je cherchais, il m’a accompagné jusqu’à l’entrée de la bonne ligne de métro, et il a attendu d’être sûr que je sois monté dans un wagon. Tu vois, je n’ai eu aucun problème !"

Deux interprétations culturelles possibles

La première est celle de ce collègue scientifique admiratif de ce qu’il interprète comme la gentillesse nippone, mais la seconde, autochtone, ne fonctionne pas sur les mêmes ressorts.

Alors qu’un maudit Caucasien irresponsable et asocial bloquait le passage au débouché d’un escalier en développant largement son plan du métro, et de ce fait gênait tout le monde, spontanément un élément de cette société a pris en charge le rétablissement de la fluidité. Il conduisit à l’écart cet empêcheur de circuler dans les meilleures conditions, et par la suite l’accompagna jusqu’à l’entrée de la ligne ad hoc pour être sûr qu’il n’allait pas à nouveau faire… grumeau dans le métro !

Quid de l’échange de cartes de visite entre le Japonais et ce Caucasien de Français? Celui-ci était tellement content de tendre sa carte fièrement à deux mains tout en s’inclinant comme on lui avait dit pour être poli, que son interlocuteur japonais ne pouvait que lui rendre la pareille, histoire de ne pas le mettre mal à l’aise.

 

Conseil de lecture : Comprendre et appliquer Sun Tzu, Pierre Fayard, Dunod, 2011 (3e édition revue et augmentée).

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